Hypersexualisation : #Septembre 2017
Il n’est pas rare de croiser des femmes dénudées, dans la presse féminine… Une banalisation de l’hypersexualisation du corps féminin qui s’accroit au fur et à mesure que les codes de la pornographie s’imposent dans notre paysage culturel.
Voici des images provenant tout droit de magazines féminins parus en septembre 2017. Va-t-on continuer à banaliser ?
Publicités pour les parfums
Biba,Glamour, Cosmopolitan et ELLE
On commence avec le parfum “Miss Dior” et son slogan “Et toi, que ferais-tu par amour ?”. Personnellement, je ne sais pas trop, mais ce ne serait certainement pas me mettre à poil avec pour seul compagnon le plaid de ma grand-mère.
Ça, c’est la pub du parfum “Aura Mugler” de Thierry Mugler avec pour slogan “Écoutez votre instinct”. C’est vrai que le cliché de la femme-félin, ça faisait longtemps qu’on ne nous l’avait pas ressorti… Ici, cette femme dégage une “aura” des plus érotiques de par sa nudité, l’obscurité qui l’entoure et sa connotation animale. #ILoveClichés.
Poursuivons avec le parfum de Jean-Paul Gaultier “Scandal”, où l’on peut voir un mannequin sortir d’un journal qui titre en rouge “Scandal”. La femme est encore érotisée : bouche offerte, décolleté prononcé, soutien-gorge apparent, longue jambe dénudée. Quand on lit ce qu’il y a d’écrit sur le “journal”, on apprend que Madame la Ministre a fait scandale car un photographe a pris une photo de son irrésistible jambe… (Très long soupir)
Quand on sait qu’en politique, les femmes sont souvent confrontées au sexisme et à la misogynie de leurs homologues masculins et des médias, et qu’elles sont régulièrement ramenées et jugées sur leur apparences, cette pseudo-légèreté est plutôt mal venue… Cette publicité rit d’un sujet qui se veut drôle mais qui ne l’est pas. C’est, là encore, édulcorer et hypersexualiser les femmes dans un domaine où elles ont d’autant plus de mal à être prises au sérieux.
Mais quel âge ont-elles ?
Madame FigaroFranchement, on dirait qu’elles ont 12 ans ! Et même si ces mannequins ont 30 ans dans la vraie vie, les retoucher pour renforcer leurs traits juvéniles est du plus mauvais goût ! Le rendu est alarmant… On touche le fond…
Ça n’a rien à voir ou c’est moi ?
Voici comment le magazine Biba illustre son test du mois de septembre : “Êtes-vous (trop) autoritaire ?”. C’est vrai que ressortir le fantasme de la lycéenne sexy et (trop) autoritaire, on y aurait pas pensé ! #OnSeFoutDeTaGueule
Ici, c’est le magazine Cosmopolitan qui s’amuse à nous parler “vergetures” en nous présentant une femme en bas résille et aux seins généreux… Le titre c’est “Peut-on effacer des vergetures ? Là est la question.” Et on a très envie de répondre : non, la question c’est plutôt pourquoi cette photo ? C’est vrai qu’une photo de vraies vergetures, ça aurait été moins vendeur… #MarketingSexiste
Et que dire de la photo de la page d’après… #NoComment
Et on retrouve de nouveau Biba pour son article sur la lingerie, euh… Oups, non pour parler coiffure. Eh oui, car pour Biba, une image c’est de l’argent, donc on en profite pour faire du placement de produit et parler de la tenue (body + soutien-gorge) du mannequin. #SorsTaCarteBleue
En vrac…
Franchement, le mannequin à gauche me fait de la peine… On dirait presque qu’on vient de l’agresser sexuellement… Et que dire de celle de droite qui a carrément été tuée… Ces photos font froid dans le dos.
La cover-girl du magazine Madame Figaro. Une “Top polonaise”, cul-nu bien sûr, pour nous vendre une “cape-doudoune en tissu technique”.
Eh oui, être le big boss c’est bien ma fille, mais autant que tu sois sexy et désirable, histoire que tu ne sortes pas trop de ta case. Et puis, vas-y, laisse donc échapper un sein de temps en temps ! Comme ça c’est sûr, tout le monde saura que tu es une vraie fille. #GrosClinD’Oeil.
Conclusion…
Et la liste est loin d’être exhaustive… Toutes ces photos ont été trouvées dans la presse féminine, destinée notamment aux adolescentes. Ce qui semble cruellement alarmant aujourd’hui, c’est que ces images nous sont profondément familières tellement nous y sommes confrontées dans notre quotidien : sur les panneaux publicitaires, les réseaux sociaux, à la télé, et bien sûr, dans les magazines… Si j’ai créé cet article, c’est pour prendre du recul sur tous ces corps de femmes dénudées qui ne nous font même plus hausser les sourcils.
Il n’est pas ici question d’une soi-disant morale puritaine, je ne suis pas contre le nu, mais je suis contre le fait que l’on utilise mon genre et surtout son corps à des fins mercantiles qui le disqualifient. L’hypersexualisation des femmes au sein de notre société est un fait et elle est déjà lourde de conséquences. Ouvrons les yeux. Cessons de banaliser.
Lise M
